Le banquet du Calice

Des années de luttes, ponctuées de victoires et de défaites, avaient néanmoins amené le Calice à voir croître son influence et son prestige. Des seigneurs et des Dames de tout horizon avaient attelé leurs montures pour le rejoindre et faire connaître son blason aux quatre coin de Kalamaï. Or, tandis qu'à des temps troublés semblait succéder une paix vigilante, le chancelier Koveras, héraut du Calice, se prit à pensée qu'il était temps que les serviteurs et servantes du Calice communient ensemble à travers un festin digne de leur fraternité.
C'est donc avec volontarisme joyeux que le seigneur de Galathorn fit venir divers produits et artistes au sein du sanctuaire, et ceci sous des motifs en apparence bien étrange. Qu'avait-il à faire de tant de vin? de meubles? et d'animaux? Un joueur de luth venait détendre sa seigneurie? Ce bouffon devait le dérider? La rumeur enflait tandis que, enfin, les seigneurs et servantes du Calice apprirent enfin la raison de ces excentricités de la part du chancelier.

C'est donc par un soir d'automne que tous furent conviés, après avoir été prévenus, à se réunir dans l'une des vastes salles du sanctuaire. On pouvait amener quelques proches, artistes ou même présents et l'on savait que l'heure serait à la détente et à l'unité.
Une large table ronde attendait les convives. Des plats en argent y étaient disposés, tandis que la verrerie était toute de cristal. Les fauteuils était hauts et tous d'acajou. Sur le dossier, on pouvait distinguer le nom du convive qu'ils devaient accueillir ainsi que ses armoiries. Divers motifs rehaussaient encore le luxe de ces chefs d'œuvres de boiseries. Pour chacun, une pierre taillée en un symbole original était incrustée :
Arégonde : une épée en rubis
Dislar : une hache en citrine
Halinna : une couronne de saphir
Dartoil : un masque de cordiérite
Pendrine : une tour de tourmaline
Ackenan : un croissant de lune en demie-lune (certains esprits moqueurs firent toutefois remarquer qu'il s'agissait sans doute davantage d'une tourte en train de chuter, mais il s'agissait là de viles plaisanteries)
Graedaniar : un arbre d'émeraude
Oma : une plume de topaze
Xanis : une montagne de mithril
Serlynn : un cheval d'améthyste

La grande table ronde était creuse, et un passage permettait à quelque intervenant de venir au centre de l'assemblée, pour la distraire ou lui faire une annonce éventuelle. En face de cette trouée se trouvait un fauteuil légèrement plus haut que les autres, aux accoudoirs surmontés de velours. Les armoiries et l'extrême finesse des boiseries ne laissaient guère de doute : ce trône était destinée à dame Halinna. Aux côtés de ses couverts se trouvait également le Calice de Jaspe, symbole unificateur et source de puissance de l'assemblée, qu'elle détenait de plein droit.

La vaste salle était toute de pierre taillée, mais recouverte de tapisseries qui couvrait des murs éclairés par les nombreuses torches et les très ruches lustres.
Derrière chaque fauteuil se tenait un serviteur visiblement au service du convive auquel il était rattaché. Leurs livrées étaient d'ailleurs doublement affublées du blason du Calice et de celui du convive attitré.
Des gardes en armure d'apparat se trouvaient en poste aux deux grandes portes qui donnaient accès à la salle du banquet.

A l'entrée, Koveras attendait les premiers convives. Sa vigueur lui semblait revenu et son air hautain était toujours agrémenté d'un sourire entendu. Ses cheveux noirs et argents se mariaient à sa tenue de velours noir sertie de dizaines de joyaux et de ciselures d'argent. On humait déjà l'odeur de plats et entendait déjà, de temps à autre, la corde pincée d'un barde préparant sa prestation...

Après des repas très nourris de discussions entre les assistants administrateurs de la tyrannie, des personnes très proches de la couronne de Galathorn réussirent à faire flancher les hésitations d'Oma concernant une invitation à une sorte de banquet. L'idée de se retrouver en face et aux cotés de personnes envenimé d'une même passion pour le Calice l'effrayait un tantinet. Ce n'était pas réellement l'inconnu de ces "passions" qu'il craignait, l'inconnu de la bienséance ou non du dîner mais plutôt le fait de trouver en eux une compagnie sans fondements. Car il lui sembla qu'un jour, par la force de la causalité hasardeuse, il décela au palais une façon de se faire connaître et, qu'à une heure tardive, il s'attacha à ses dépends à un homme qui lui permit d'atteindre une certaine garantie.
Bien entendu, il n'était pas question de faire demi tour et c'est pourquoi un homme nouveau marchait vers ce palais qui accueillait un banquet qui devait être des plus mémorables. Auprès de ces hommes et femmes usés de leur foi au calice, il était maintenant un des leurs et il allait devoir le prouver.
En réalité, il fait froid cette soirée là. La ville commence à peine à se réveiller du jour, et les lumières peuplent certaines ruelles. Apparemment, une fête non loin d'ici s'agite sur la place en évitant la froidure le plus possible. C'était le physique du peuple qui dansait. Malgré un certain désir d'aller rejoindre ces hommes et femmes plus qu'avenants, Oma franchit l'entrée de ce palais accueillant et il pût apercevoir au loin deux jeunes soldats à l'entrée d'une salle déversant une lumière bien attirante. Cette lumière semblait venir du simple plafond, et ce fût dans un plissement des yeux pour éviter d'être ébloui qu'il dessina enfin la silhouette de trois lustres merveilleux aux milles bougies.
Attendant avec un certaine inquiétude un accueil, il posa son regard pendant un temps sur une table arrivée tout droit de l'empire des Dieux. L'or des grandes assiettes disposées en dessous de plus petites assiettes de verre où il y avait par dessus des bols d'argent, étincelait à la lumière du divin ciel de ce salon attablé. Quant aux couverts d'opale, on pouvait remarquer que le bleu dominait l'ustensile mais avec certains papillotements de lumières vertes émeraudes ou même, parfois, d'un rougeâtre rubis.
Et que dire de la somptueuse verrerie qui allait servir à boire ! De l'orthose ! La plus belle intensité de lumière qu'une pierre peut avoir. Oma savait à quel point il était long et difficile de rendre cette richesse de la nature, à la base presque terne et sans charme vivant, en fin diamant, aussi jaune que des raisins exotiques remplis d'un jus succulent et presque aussi luminescent qu'une luciole inconsciemment éphémère. Et il va de soi, que chaque chaise avait été bâtie dans la pierre de Jaspe, elle même recouverte en quelques endroits d'un doux velours aux reflets taciturne du sang. Chaque convive voyait son talent telle une couronne au 2ème mètre du dossier; car en effet, les invités allaient s'assoir comme des géants, ils allaient discuter comme des libertins, ils allaient manger comme si demain ne serait plus et ils allaient être accueilli en amant, pour ne pas dire comme des Divinités.
Un homme l'observait déjà depuis quelque temps à l'entrée. Oma, ébloui par tant de fantaisie, n'avait pas fait attention à une autre beauté vivante qui se pouvait avoir la plus grande valeur dans cette salle, en réalité. Son seigneur, son sauveur, son précepteur, son ami était là, à attendre patiemment, avec un sourire recouvrant un visage d'une fougue jeunesse, ses compagnons, en cette soirée qui deviendrait bientôt nuit. Et d'un bonjour de gratitude, Oma s'approcha de Koveras.

[Et bien je vois que mes invitations n'ont guère de succès, et je remercie Oma d'y avoir répondu. Je continue donc...]

Le héraut du Calice sentit la pointe glacée du mépris piquer son immense orgueil. Et quoi! N'avait-il pas pris le soin d'organiser ce festin pour tous les Seigneurs et Dames du Calice? N'avait-il pas fait venir à grands frais victuailles, artistes et amuseurs? Les couverts n'étaient-ils pas assez luxueux et les décors plus somptueux? Sa réputation et son rang ne commandaient-donc pas assez de respect ou d'amitié pour que l'on vienne partager sa table?
C'est donc les poings serrés et d'un air froid qu'il commanda à ce que l'on fasse venir quelques notables de Galathorn et autres vassaux. Au moins ses préparatifs profiteraient-ils à quelques-uns de ses fidèles.
C'est au moment où entrait le sieur Helorad, cadet d'une des rares familles qui avaient eu la sagesse de le soutenir tôt en Galathorn, qu'entra le jeune Oma.
Sur le visage de ce récent serviteur du Calice se lisait sa joie et son éblouissement devant les splendeurs déployées. A cette vue, le sourire revint à Koveras et il se fit moins aigre.
C'est à pas larges et rapides qu'il rejoignit l'ancien chevalier de l'Hanithar et l'accueillit franchement, les deux bras ouverts.

Ah! Je vois que tous ne m'ont pas délaissé et qu'il existe encore en ce lieu une personne de qualité! J'ai trop de débonnaireté pour ne pas partager tous ces gibiers, ces pâtés et ces vins avec mes amis!
Mais attendons encore, si tu le veux, quelques-uns de nos camarades. Peut-être le fumet de quelque accommodement parviendra à la narine de l'un de nos confrères et serons-nous moins seuls ce soir?
En attendant, narrez-moi quelques bonnes nouvelles de vos contrées. Votre seigneurie profite-t-elle de l'abondance et de la prospérité du Calice?

Il est vrai, les pensées du jeune fougueux furent parcourues un instant par une déception trop légitime. Les sièges vides, ou du moins comblés par d'inconnus imposants, saisirent l'esprit d'Oma d'un tourment amical, semblant de la compassion; l'homme de ce tourment se tenait là, à quelques centimètres de la récente accolade, il était seul en cette soirée; mais l'arrivée de son ancien "élève", comme ce dernier aime à se le dire, raviva son visage d'un sentiment visiblement de joie sincère comme l'on en avait vu depuis longtemps sur ce tableau mortel. Mais au moins, se dit le jeune, la restauration des peintures de cette toile en ont fait un chef d'œuvre, il faut l'avouer; il se pourrait même que le ton des couleurs soient plus lumineux...
D'un sourire soupirant, il s'empressa de répondre au héraut aubergiste raté :

He bien, he bien... l'abondance je ne dirai pas cela. Je n'ai point encore réussi à atteindre l'ivresse de ce Calice et de ses membres... Mais je ne fais que débuter dans cette orgie, et je bois depuis peu la boisson de ces fidèles. J'entretiens, il me semble, un bon dialogue pour le moment avec un autre homme aussi seul que votre personne, un certain Gradeaniar. Mais pour lui, je dirai que, l'amour occulte ce certain manque qui vous accable en cette nuit.
Une femme toute conquise récemment aussi m'intéresse et me semble accordée à ma morale; cette chère Serlynn, dont je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer.
Mes terres lointaines, occupées par des successeurs de confiance depuis que je travail à vos cotés, ont été dévastées par un dénommé... Han, ancien commandant d'un âge tyrannique révolu.
Et enfin, j'ai reçu une missive, avant que je n'entre dans cet accueillant mouvement chaleureux de libertin, de notre très éprouvée souveraine Halinna déclarant la possibilité d'une guerre et bla bla bla... M'enfin ! Vous connaissez trop bien les conventions.

Reprenant un certain sérieux, le visage d'Oma se tourna vers la tablée inexistante qui aurait dégustée des mets si fins de goût, et c'est alors que des rayons mourants nuancèrent son visage. Le regard toujours compatissant vers les lustres, il posa une main attendrissante sur une épaule caillouteuse pour lui dire ces mots :

Quoiqu'il en soit mon cher Koveras. Je tiens à vous montrer ma sympathie envers vos maux actuels. J'aurais aimé discourir et connaître l'absinthe de chacun de ces membres en cette soirée, et par ailleurs, je m'attriste à la même façon que vous de l'insuccès de vos demandes gracieuses. Il est vrai, l'on peu comprendre une certaine absence due à une occupation... plus importante sans vous offenser; néanmoins il est merveilleux de voir que 9 personnes ont la même occupation depuis 1 mois. Quel acharnement pour un travail d'arrache-pied !

Un rire dans le vide s'ensuivit de ces paroles, et après un moment d'hésitation, Oma osa s'initier à une question d'un regard franche et curieux :

Mais alors, quel est vous, votre ressenti cher Koveras ?! L'alcool du Calice saoulerait-il votre bienséance au point d'être devenue une carence.... ?

Son bustier était surpiqué de feuilles de menthe et de brins de lavande finement disposés, laissant ainsi flotter autour d'elle une fragrance végétale des plus agréables. L'humeur de la soirée semblant légère, elle avait sélectionné sa robe pour l'occasion, quelques échancrures moins sages que celles réclamées par le protocole ordinaire. Elle ressentie néanmoins le besoin de couvrir un peu plus sa gorge délicate d'un voile de mousseline argentée.

Toutefois il s'en serait fallu d'un rien pour que la reine change d'avis. Les derniers rubans de soie du corset noués elle s'était cependant résolue à ne plus remettre en question sa participation au banquet. Les échanges peu amènes entre le galathornien et elle au lendemain de l'invitation l'avaient incitée à réfléchir au bienfondé de sa présence. Finalement, Koveras ne subirait pas l'affront de son absence, néanmoins la cérunéenne jugea opportun de se faire désirer. C'est donc avec un certain retard sur sa ponctualité ordinaire qu'elle prit le chemin de la réception tandis que, avec l'aide de l'une de ses demoiselles, elle finissait d'ajuster les derniers détails de sa toilette. Ainsi fait, elle avait congédié ce qui lui restait de suite.

Ouvrant les portes sur le brouhaha de la salle de réception, elle observa alors avec circonspection la scène qui s'offrait à elle. Bien peu de seigneurs du Calice en vérité... ...seulement le seigneur Oma et l'hôte du jour.

Seigneur Koveras, je pensais devoir vous désintéresser de mon retard mais je constate que nombreux sont ceux qui auront pis à faire...

Assassin d'Elite du Calice Messages : 228 Date d'inscription : 18/05/2009

Le soir du banquet auquel il avait été invité par le capitaine Koveras était arrivé.

Dartoil n'avait toujours pas fait son choix entre l'occasion de rencontrer et connaitre tous les autres membres du Calice, et celui de devoir supporter en publique des festivités.

De noir vêtu, il pouvait observer le sanctuaire tout en restant dans l'ombre. Le bruit qui ressortait de cette salle laissait penser que cela avait déjà commencé.

Alors que ses derniers jours ne lui avait pas permis de se décider, le fait de se retrouver dans l'ombre à écouter réveilla ses instincts d'assassins.

Il marcha alors silencieusement cherchant un moyen d'entrer sans passer par la porte. Après quelques instant, il commença à grimper sur les toits pour finalement rejoindre la salle en passant par une fenêtre.

Il se retrouvait alors au dessus de tous et restant hors de porter de la vue des festoyeurs, il pouvait observer le déroulement de cette fête sans en subir les effets qu'il détestait.

A sa grande surprise, le nombre de personne était assez restreint et il semblait y avoir plus de discussion que d'amusement.

Serviteur du Calice Messages : 36 Date d'inscription : 19/07/2009

Nombreuses étaient les affaires urgentes à gérer en la Principauté de Khenerion. Bien que peu perturbé par le nouveau conflit déclaré par les hautes sphères du Calice, le royaume n'était pas inactif pour autant : sa souveraine s'appliquait à effacer les dernières traces de son prédécesseur, en apportant un souffle renaissant à la gestion interne de Khenerion, mais également en tentant de renouer des liens cordiaux avec les terres avoisinantes. Il fallait avouer que les relations avec ces dernières, sans pour autant mener à des guerres, étaient plus que frileuses...

Autant de choses dont Serlynn devait s'occuper. Celle-ci s'y adonnait avec ferveur, à tel point qu'il ne lui restait guère de temps libre, ne serait-ce que pour se reposer. Ainsi, lorsqu'elle reçut l'invitation du seigneur de Galathorn, l'assassine fut d'abord tentée de répondre par la négative. Puis, l'idée fit son chemin. Après tout, cela lui permettrait de prendre un peu de bon temps, ce qui, elle devait l'admettre, lui manquait terriblement. Toutefois, malgré l'immense tentation que représentait ce banquet, elle s'imposa l'obligation de conclure les affaires les plus urgentes avant de s'y rendre.

Ce fut la raison pour laquelle elle arriva avec un retard qui la scandalisait elle-même. Marchant d'un pas rapide, mais toujours gracieux, la jeune femme traversa les multiples halls et couloirs menant à la salle de réception. Une vive lumière s'échappait de son entrée, lui indiquant qu'elle arrivait à destination. Toutefois, les lieux ne semblaient pas aussi animés qu'elle l'aurait pensé... Visiblement, elle n'était pas la seule à faire une entrée tardive, et d'autres semblaient ne pas être encore présents.

Parmi les convives, se trouvaient bien évidemment le sire Koveras, ainsi que la reine Halinna. Il y avait également un jeune homme à l'allure candide, qu'elle ne connaissait pas. Enfin, ses sens aiguisés d'assassin lui indiquèrent la présence d'un autre individu, tapi dans l'ombre. Peut-être se manifesterait-il un peu plus tard...

Serlynn observa les autres seigneurs du Calice. De toute évidence, ils avaient soigné leur apparence. Ce n'était guère étonnant pour des personnes de leur qualité, certes, mais leur prestance était encore plus marquée qu'à l'accoutumée. La reine de Khenerion avait elle aussi veillé à avoir une toilette impeccable : sa robe, d'un pourpre profond, flattait sa silhouette fine. Le vêtement se voulait plus léger que ce qu'elle avait l'habitude de porter, mais également bien plus ouvragé et élégant, sans tomber pour autant dans l'excès. Quelques unes de ses mèches étaient réhaussées par une pince en argent, tandis que d'autres chutaient en anglaises sur ses épaules plus dénudées que d'ordinaire. Une délicate fragrance émanait de sa peau et de ses vêtements, mélange de jasmin et d'hibiscus. Enfin, quelques bijoux venaient orner ses mains, et une fine chaîne d'argent entourait son cou. Cette dernière portait un pendentif représentant un renard au regard perçant, symbole de Khenerion.

Portant furtivement sa main à son pendentif avant de la retirer, Serlynn s'avança vers ses congénères.

"Bonsoir à vous, chers acolytes. Veuillez pardonner mon retard, mais j'ai tant eu à faire ces dernières semaines que j'ai à peine l'occasion de prendre du bon temps avec vous. Cependant, je constate que je ne suis apparemment pas la seule dans mon cas..."

Loin d'elle l'idée de chercher à se justifier, mais elle devait avouer que le retard de certains autres seigneurs la rassurait un tant soit peu, et lui permettait de relativiser sur son propre retard...

HRP: Désolé pour la longueur (rassurez-vous je ferai bien plus court ordinairement). Mais entre les réponses à apporter à chacun d'entre vous et la description de la fête, il fallait le nécessaire. A présent je pensais que chacun posterait selon son bon plaisir en discutant à deux (plus si vous le voulez, mais il y a risque que cela tourne au chaos). On dit simplement lorsque l'on quitte une conversation pour une autre. Je me charge de l'ambiance et des amuseurs éventuels, mais chacun est libre d'apporter son petit quelque chose. Le tout est un simple prétexte à la discussion oisive, au RP simple et pur, et aux séducteurs de tout poils Very Happy

Déjà l'esprit calculateur de Koveras entrevoyait les sommes qu'il avait perdu en préparant ce festin. Non pas qu'il était avaricieux, ni qu'il manquait de pécunes, mais le seigneur de Galathorn détestait voir l'argent s'envoler sans effet. Et peu s'en était fallu. Mais le Calice, dans sa bienveillante bonté, avait finalement évité à son serviteur l'affront qu'aurait constitué de trop nombreuses absences.
Koveras retrouva donc le sourire, et semblait avoir déjà oublié les retards de chacun. Le jeune Oma s'était montré respectueux et bienveillant à son égard, et il prit ses paroles pour des manifestations d'une amitié sincère. Or, le chancelier n'en avait guère l'habitude...
Cher Oma, vous parlez d'or et je vous entends bien. Mais je ne doute pas que la plupart de mes invités soient véritablement occupés, comme je le suis par trop moi même. Tant que la mer ne reproche pas au lac d'être humide...
Je compatis aux malheurs de vos sujets qui subissent le courroux d'Han. Gardez à l'esprit que, si vous en ressentez le besoin, vous disposez ici d'amis sûrs et prêts à vous soutenir. Il ne faut jamais laisser les mauvaises herbes s'enraciner trop profondément.
Je compte bien que cette soirée soit l'occasion pour vous de rencontrer...Tiens! Mais voilà que l'on se souvient de Koveras! (Et en effet, de nouveaux arrivants se faisaient annoncer). Le chancelier, comme tout hôte, se devait d'aller saluer chacun des invités. Il glissa néanmoins quelques derniers mots à Oma.
Ceci étant dit, vous avez la vue aiguisée et le goût sûr pour poser votre attention sur la dame Serlynn. C'est assurément une dame qui convient à tout seigneur qui se respecte, et nul doute que beaucoup d'hommes pensent à elle pour chevaucher au loin, ici et là.
Sur ces paroles au sens un peu trouble, le chancelier s'en vint saluer celle qu'il servait depuis maintenant des années. En dépits des tensions ponctuelles qui accompagnent traditionnellement la rencontre entre deux volontés farouches, le chancelier tenait à témoigner son respect et sa fidélité à celle qui les dirigeait. Il y prit d'autant plus plaisir que dame Halinna s'était parée de la manière la plus élégante qui soit, délaissant pour un temps la froideur des attributs royaux de Cérune.
Aussi le Héraut lui prit-il la main et la baisa comme il se devait.
Dame, comment votre présence aurait-elle pu passé inaperçue quand tous ici nous combattons sous votre bannière? J'ose espérer que ce banquet sera l'occasion de discussions croisées permettant à chacun de se délasser et de discuter à loisir avec ses compagnons. La guerre nous sépare trop souvent et nos gouvernements nous accaparent. Ce soir, plus que jamais, vous êtes la reine et siégerez donc en place d'honneur. J'escompte bien que vous vous délassiez pour un temps et oubliez votre fardeau en profitant des mets et des distractions qui vont débuter.
Un bref instant, le chancelier frissonna. Un vent frais lui avait caressé la nuque. Une fenêtre avait du s'ouvrir quelque part, et la sensation d'être observé troubla un temps Koveras. Néanmoins, l'approche de la souveraine de Khenerion dispersa sa méfiance et ne lui fit pas prendre conscience de la présence de l'assassin Dartoil...
C'est donc à nouveau une dame de haut rang et de l'apparence la plus exquise qui soit qui se présenta devant le chancelier.
"Bigre, je commence à prendre goût à jouer les hôtes! Et que soit maudite cette peste d'elfe qui me dit abuseur d'enfants! Qu'aurais-je besoin de telles dépravations, quand la beauté fleurit avec le temps?"
C'est donc à nouveau une main délicate que Koveras baisa. Tout comme la Détentrice du Calice, Dame Serlynn dégageait des senteurs les plus exquises. Koveras entendit le mot "retard" et répondit prestement:
Mais enfin, c'est oublié! Je me serais même inquiété au contraire si tout un chacun se livrait assez à l'oisiveté pour se précipité séance tenante au premier banquet venu. Que l'attente que vous m'avez fait souffrir soit la preuve de l'attention que vous avez portée à votre parure, et du désir que vous avez de me plaire encore davantage.
Sur ce, Koveras se rappella des paroles d'Oma et, bien que lui même n'était pas insensible au charme naturel de Serlynn, il se décida à oeuvrer avec bienveillance pour le jeune chevalier:
Très chère, je crois que vous ne connaissez guère sir Oma. Je vous en recommande la compagnie. C'est un jeune homme au talent sûr et d'une amitié précieuse. Mais...n'est-ce pas à vous qu'il lance ces œillades maladroites? Il faudra vous en assurer.
Ceci étant, je pense que nous pouvons commencer à nous détendre....Que la soirée commence!
Le chancelier tapa alors gaiement dans ses mains, par trois fois, et de manière sèche et rapide.
Un bref silence surpris l'accueillit, suivis presque immédiatement de notes s'envolant : de toute part, divers instruments commençaient à produire une musique douce et entraînante. A l'éclatante joaillerie de la salle aux multiples blasons et boiseries s'ajoutait désormais une ambiance réconfortante et joyeuse. Par divers portes dissimulées, des serviteurs en livrée d'apparat apparurent. Dans leurs mains de multiples plateaux d'argents où reposaient boissons raffinées et breuvages chauds, vins exotiques et eaux aux bulles revigorantes. Dans d'autres couverts, des mets les plus divers et convenant à tous les goûts. De l'oublie à la crème onctueuse en passante par le pâté paysan, on trouvait des tranches de fruits au jus prometteur aux côtés de fines salades. Quelques seigneurs en tenue festive vinrent alors, probablement pour remplir davantage la salle et rehausser encore l'éclat de la fête.
Certains purent néanmoins discerner une odeur distincte-et légèrement plus forte- de tourte et de bière. Koveras avait-il poussé la malice jusqu'à tenté d'attirer par ce biais et des nains, et des voleurs?
Dispersés ça et là, vinrent des jongleurs et acrobates autour desquels on pouvait s'extasier. Quelques montreurs d'animaux montraient ici un étrange oiseau au pelage coloré, là un mystérieux petit homme au corps recouvert de poils dont les petits cris amusaient les dames. Au milieu de toutes ces merveilles, bien peu virent le vieil homme à la barbe blanche soignée et noble qui, dans un coin, accordait sa harpe. Mais tous virent le présent qu'avait fait préparé Koveras depuis des mois à destination de la Reine du Calice. On s'écarta d'abord avec crainte, puis avec surprise. Enfin, c'est avec curiosité qu'on suivit l'entrée d'un loup au gris pelage, aux yeux complètement noirs et aux oreilles teintées de rouge, accompagné d'un homme haut de taille au corps robuste qui avait tout l'apparence d'un forestier au teint buriné. Arrivé devant la Détentrice du Calice, l'homme fit une révérence silencieuse, tandis que Koveras commentait:
Belle Dame, Voici ici un homme des contrées situées au Nord de Galathorn. Il est célèbre en mes pays pour ses voyages et sa connaissance des forêts. S'il n'a jamais accepté de servir ma bannière, il est d'une haute réputation et apprécié de tous mes sujets en leurs masures. Je passerai trop de temps à raconter ici les aventures qu'on porte à son compte. Il n'est guère à son aise en nombreuse compagnie, mais ce soir il a tenu à venir et à accepté mon invitation pour vous offrir ceci...Un loup. Mais pas n'importe quel loup. Un de ceux à propos desquelles circulent mille légendes en mon pays et dont les bergers respectent la race. Présents avant les Galathorniens, avant les pères et les grands-pères des autochtones d'alors. Se déplaçant sans bruit aucun et sans laisser aucune trace ni odeur, on dit qu'ils peuvent marcher sur l'eau et lire dans nos pensées. Leur vie est deux fois celle d'un homme et leur réserve les différencie de la plupart des animaux. Ma Dame, si aucun de mes chasseurs ne sauraient ni n'oseraient tenter de chasser ou d'amadouer un de ces "Aieux" (puisque c'est ainsi que les nomme les paysans au Nord de Galathorn), L'homme qui se trouve devant vous les côtoie sans gêne et vous en offre un ce soir. Il ne l'a ni dressé ni emmené de force, et si cet "Aieul" est ici, c'est par sa libre volonté. Et c'est comme tel qu'il vous accompagnera désormais, pour veiller sur vous selon ses désirs propres.
Les yeux noirs du Loup brillaient à l'éclat des multiples chandelles. Il ne semblait pas troublé du monde qui l'entourait et, sans faire aucun bruit, sembla glisser par quelques pas en avant vers la reine de Cérune avant de la fixer un temps, puis de se coucher à se pieds en regardant autour d'elle.
Sur ce, l'étrange homme des bois convié par Koveras se mit à parler. Sa voix était chaude et profonde:
Dame, cet "Aieul" vient de vous adopter, et il vous suivra et vous écoutera tant qu'il vous en jugera digne. Nommez-le de la manière dont il vous plaira, et tel sera son nouveau nom. Mais ceci fait, ne le changez plus jamais. Sans quoi il en résulterait quelque drame qu'il vaut mieux taire.
Puis, se tournant vers Koveras:
Monseigneur. Êtes-vous satisfait?
-Je le crois. Si dame Halinna accepte ce présent...

Nombreuses sont les légendes cérunéennes dont le loup est l'objet. Tantôt protecteur, parfois menace, l'animal est en les terres du Nord unanimement considéré avec respect à tel point qu'il fut souvent considéré comme le symbole de la royauté. Aussi, quantité de blasons en reprenaient l'augure.

Considérant les différences culturelles profondes qui distinguaient les riches citées du sud de Koveras le Galathornien, la reine n'en fut pas moins surprise de trouver autour du loup quelques traits communs à leurs populations.

L'animal semblait de belle taille, même s'il ne s'agissait certes pas du plus grand loup qu'il ait jamais été donné de voir à la souveraine. Néanmoins, peut être était-ce là la présence irrestreinte de cet animal sauvage au cœur des réjouissances, mais celui-ci l'intrigua grandement. Malgré la nature profonde de ses congénères, il ne semblait pas troublé le moins du monde par le spectacle qui l'entourait. Le calme de la créature n'était pas sans lui prêter une certaine aura de sagesse. Toutefois c'est lorsque les prunelles obscures du loup vinrent croiser son regard qu'elle perçut l'intelligence de la bête. Puis l'animal vint se coucher à ses pieds. La reine songea alors quelques instants que c'était là spectacle trop bien orchestré pour que la bête ne fut pas dressée. Probablement le galathornien lui offrait-il quelque banal loup dressé comme on en croise parfois.
Cependant le regard de la créature, avait quelque chose de particulier...

La reine considéra un instant l'animal à ses pieds ainsi seules ses oreilles au poil rougit semblait le distinguer de ses congénères. Cela, ainsi que son calme en de pareilles circonstances...

S'il fallait en croire le belluaire l'animal l'avait adoptée, il paraissait en effet avoir accepté sans mal sa présence. Elle sourit un instant heureuse que cela n'eut pas été l'inverse mais également satisfaite du « présent » et de son acceptation par celui-ci. Il lui fallait maintenant choisir un nom pour ce loup mais lequel ? Elle se ressouvint alors de divers contes et récits de son enfance, racontant l'histoire de héros et d'héroïnes, parfois accompagnés d'animaux d'exceptions.

Une saga lui revint alors, celle d'une jeune femme qui avait selon la légende sillonné tout le nord cérunéen en compagnie de son loup. Elle avait souvent rêvé, petite, d'être cette héroïne, c'est donc en ce souvenir qu'elle trouva le nom du, désormais de son, loup.

Se penchant sur l'animal, elle vint lui flatter l'encolure un instant. Puis, celui-ci ne semblant pas s'en offusquer elle lui offrit sa main, sous le museau. Soit tout irait bien, soit elle s'en repentirait sa vie durant, cependant elle était confiante.

Biensûr s'il veut bien de moi, je l'accepte avec joie.

C'est là plus qu'un présent, toujours les loups ont fasciné mon peuple, rare sont les animaux à vivre aussi bien et farouchement sous pareilles latitudes. J'ignorais que Galathorn comptait pareil faune et plus encore que les gens de vos terres bien plus au midi que les miennes vouaient un tel respect à ces créatures. Trop souvent les peuples ignares voient en ces nobles animaux une menace qu'il faut éradiquer.

En vérité vous me mettez dans l'embarras messire, je n'ai hélas pas la pareille à vous offrir en retour. Je crains même de n'avoir été oublieuse à ce sujet...

Je dois le reconnaitre, je suis une bien mauvaise hôte. J'ai dans l'idée que nous devrions bientôt avoir des nouvelles du sieur d'Ezkanya. Je l'ai envoyé quérir par mes gens. Vous me pardonnerez de faire venir ce vilain drôle mais vous le connaissez de puis plus longtemps que je ne saurais le prétendre aussi serez-vous probablement moins indisposé que moi par ses bouffonneries.

Tire-Laine du Calice Messages : 149 Date d'inscription : 01/01/2009

Ackenan, opportunément vêtu aux couleurs galathorniennes n'était pas sans avoir entendu ces mots. Il avait pris soin de venir dans la plus grande discrétion en se faisant passer pour quelque hobereau. Retirant son couvre chef pour être reconnu, il vint au devant des compères une bouteille à la main.

Koveras mon ami ! Dame Halinna ma muse ! Quel plaisir de vous voir !

Je suis aux couleurs de notre hôte ce soir. Sans quoi je craignais de ne pas passer les gardes ah, ah !

Tiens Koveras, prends donc cette bouteille l'ami, c'est un vin de par chez toi mais je crois avoir entendu un de tes sommeliers se plaindre qu'il lui manquait pareil crû. On raconte que la caravane l'apportant a perdu quelques bouteilles, si c'est vrai j'espère que le bougre en a bien profité, une bouteille et une donzelle rien de mieux ! Puis ça serait dommage de gâcher un si bon vin...

Que de monde présent finalement, mais ça manque de quelques donzelles frétillantes et... … bah ! nous ne sommes qu'en début de soirée. Cela dit, à l'occasion je connais quelques charmantes danseuses ezkannyennes capables de faire chavirer bien des cœurs, et même de susciter quelques émois parmi les demoiselles les plus chastes...

Grand Jardinier du Calice Messages : 143 Date d'inscription : 22/12/2008

3 heures après le coucher du soleil le Druide vagué encore à ces occupations en la forteresse voisine de la forteresse du Calice , une nouvelle ère avait débuté et il fallait faire vite et surtout décider de la marche à suivre. Mais le druide fatigué préféra la douceur du sol et de ces songes passé à côté de sa compagne nouvellement enceinte plutôt que de tenter de savoir ce que le Calice attendait de lui.
Pourtant , il fut réveiller à peine 20 minutes plus tard , tout un troupeau d'écureuil s'amusaient et dansaient autour de lui.
L'un d'entre eux tenais une petite missive, le druide la lui surpris de la réaction de ces animaux.
Et il s'écria alors , "mince c'est ce soir que Koveras nous invite".
Il embrassa sa femme elle aussi réveiller et parti confiant en la nature pour protéger celle qui donnera vie à la nature.
Il enfila alors à la va vite un costume druidique élégant et monta sur l'un de ces aigles géant pour ce rendre chez Sieur Koveras.
Il vît de la lumière en arriva , réajusta ces atours afin de respecter un minimum de bien séance , passa une main peu énergique dans sa chevelure
et demanda au garde de pouvoir entrer.

Il rentra et fut surpris par le cadre de la soirée bien que le respect était de mise c'était l'heure des récompenses et de la joie.
Le Druide toussota :" excusez moi pour mon retard mais j'ai l'une des meilleurs raison que la nature ne puisse me donner , je vais avoir un enfant"
Il pût lire le regarde interrogateur de ces amis. Je ne vous en avait jamais parler , mais je possède une femme ancienne depuis plus de deux siècles et demi.
Puis il alla s'asseoir sur que les questions n'allait pas tarder et avide d'entendre les mythes et les légendes raconter par ces fières chevalier.
Ce qui fît rire le druide qui connaissais l'histoire réel , étant déja vivant et informé à cette époque.

C'est d'un air songeur que Dame Halinna faisait tournoyer le vin en sa coupe tout en prêtant l'oreille aux propos du druide. Il eut été plus séant que l'hôte galathornien prenne lui même la parole mais quelque affaire semblait l'occuper en cuisine. L'assistance passive, la reine de Cérune prit la parole.

En pareil cas si Gradeaniar, ce me semble que nos félicitations sont de rigueur, aussi daignez donc recevoir les miennes. Puisse cet heureux événement apporter la joie en votre foyer... … ou peut être en votre grotte ?

Associant le geste à la parole elle leva sa coupe en direction de l'ancien.

Et puisse les dieux m'épargner de vivre aussi vieille que votre femme !

Elle porta alors la coupe à ses lèvres, le vin en était liquoreux, l'arôme enivrant. Elle en savoura quelques gorgée avant de disposer le calice sur la table par devant elle.

Anciens ? … … Voilà un terme bien étrange, désormais je m'en figure mieux la signification, mais si vous délaissez ainsi votre femme dans les affres de l'enfantement ne craignez-vous pas d'être prochainement dénommé « disparus » ?

A ce trait d'esprit elle se détourna un instant du druide, adressant à quelques courtisans un sourire entendu.

En vérité, elle ignorait comment l'ancien prendrait la chose et pour tout dire s'en montrait curieuse. C'est non sans difficultés qu'elle appréhendait les mœurs druidiques, qui par bien des aspects ne lui évoquaient que de lointains us et coutumes d'hommes primitifs, ou à tout le moins de quelque barbare.

Grand Jardinier du Calice Messages : 143 Date d'inscription : 22/12/2008

Le druide écouta Dame Halinna avec tout le respect qui lui était dû non par son titre mais de par son existence.
Il rît beaucoup intérieurement en voyant l'approche provocatrice habituelle de la Dame pour tiré des informations sur son mode de vie et sa philosophie.

Avec un sourire faisant montre d'un échange chaleureux :

Pour ce qui est de ma demeure elle est en tout lieu ou n'est point celle des autres , je ne me borne pas à vivre entre quatre mur ou dans des cavités naturelle.
Je joui des grands espaces même si je vous le concède volontiers j'affectionne particulièrement certain lieu.

Pour ce qui est de l'apparence physique auquel vous faites allusion je vous dirais que seul un ancien peut estimé l'âge d'un autre
et qu'en ce sens ma femme restera jeune toute sa vie , seul sa sagesse s'accentuera. Voila qui devrait vous laissé songeur, vous Dame
ou Homme ( dit il en regardant rapidement Koveras ) et votre quête de la jeunesse et de la beauté éternelle.

Il pris quelque savoureux toast , puis repris scrutant les réactions de la reine afin de voir s'il répondait comme elle l'aurait souhaité.

J'avouerais ne mettre jamais intéressé de prêt ou de loin de la manière dont les humains nous désigne dans notre langue nous désignons les choses par leur essence.
Peut être un jour vous enseignerais je certaine de ces notions.

Pour ce qui est de s'occuper de l'enfant soyez en ravis pour moi son éducation ne sera pas encore fini quand l'appel du Calice vous appellera vers votre dernier combat,
finit il par dire avec le ton nécessaire à ne pas froissé mais tout de même assez délicieux pour faire réagir la Dame.

L'Aïeul accepta en effet sans rechigner les caresses de la Détentrice du Calice, et le chancelier sourit d'un air énigmatique tandis que le belluaire restait de marbre.
Dame, je vois que l'Aïeul vous a accepté et que son destin sera désormais lié au vôtre. Puisse Rourak écarter les ronces de votre chemin et Terngdir voiler le regard de vos ennemis.
Puis, se tournant vers le Seigneur de Galathorn:
Messire, puis-je...
-...te délasser en profitant de l'occasion qui t'ai offerte d'observer les plus étranges des animaux, les nobles? Mais bien sûr! Repose-toi et passe me voir demain avant de t'en repartir au Septentrion.
L'auditoire alentour qui avait observé la scène exprima sa stupeur et les murmures fusèrent.
"Encore une de ses provocations".
"Que ne devra-t-on encore endurer?"
"Patience! Qui a vécu par l'épée..."
"...s'en servira pour t'égorger. Tais-toi! Il regarde par ici!"
Sur ce, le belluaire sembla vouloir répondre, mais se retourna. Il n'avait pas esquissé un geste de salutations.

Le chancelier observa alors le loup aux pieds de sa maîtresse. Portant son noir regard vers les individus alentours, ses rouges oreilles s'agitaient de temps à autre comme sous l'effet d'une légère brise. Les chevaliers, barons, ou autres nobles assemblés relâchaient toujours ce regard, dissimulant à peine leur intérêt mêlée d'une sourde gêne: l'animal lisait-il vraiment dans les cœurs? Toujours calme, celui-ci semblait apprécier les caresses de Dame Halinna, et son comportement ne se rapprochait de l'animal "ordinaire" ou du chien qu'avec celle-ci.

Dame, les contrées de Galathorn ne sont certes pas aussi froides et boisées que vos blanches collines de Cérune, mais en des lieux éloignés des routes marchandes et délaissés par des paysans moins farouches que les vôtres et peu enclins à travailler une terre trop rude, coulent des rivères dans des vallées encaissées au milieux de bois où perdurent les légendes de Galathorn. En un lieu, dont nous parlerons peut-être une fois prochaine, se réunissent parfois ces Aïeux qui vaquent, solitaires ou en couple, et nul ne songent à déranger ces êtres. Les téméraires qui l'ont fait n'en sont pas revenus. Seul un chasseur, il y a de cela vingt-sept ans m'a-t-on dit, Avrok le Tueur -un génie du pistage et un trappeur hors pair- est un jour revenu avec deux peaux d'Aïeux. On dit qu'elles ornaient sa cahutte et ses multiples trophées de chasse. Mais, un an plus tard, jour pour jour, il disparut à jamais, et nul ne retrouva les peaux.
Ce sont là des légendes telles qu'en racontent les vieilles femmes des campagnes de Galathorn, mais je dois admettre pour ma part que j'en suis venu à partager le respect de mon bon peuple pour ces "créatures".
Mais je vous ennuie sans doute. Permettez, je vais voir si tous se plaisent à cette fête.

Les discussions allaient bon train et Koveras s'en réjouissait. Attentif aux murmures et guettant les signes de têtes, interprétant les les regards et scrutant les gestes, il s'amusait et travaillait tout à la fois. Parmi la foule assemblée, les petits bannerets discutaient de la dernière chevauchée, les grands seigneurs des paysans qui rechignaient à payer taxe, ici se plaignait une dame et là grimaçait un bourgeois à l'embonpoint prononcé. A travers les gens s'affairaient les artistes autours desquels on s'extasiait, ou que l'on moquait, tandis que des serviteurs s'attelaient à servir les désirs capricieux de la bonne société.
La bouteille qui apparut sous les yeux du Hérault du Calice le surprit néanmoins, et un visage au sourire aussi bon enfant que redoutable apparut: Ackenan était là.
Le chancelier prit donc le présent, tout en évitant de faire remarquer qu'il s'agissait en effet d'une des cuvées dont il avait passé commande et qui n'était point parvenue: qu'attendre d'autre de la part du gredin?
D'humeur agréable, le maître de Galathorn se pencha à l'oreille de l'ombre d'Ezkanya:
Des donzelles peu farouches? Mais diable, que ne regardez- vous donc autour de vous? Toutes ces robes, ces parures, ces parfums enchanteurs et ces colliers étincelants reposant au creux de douces gorges dévoilées sont là pour attirer les personnes de qualité...comme vous et moi. En outre, j'ai pris les mesures que requéraient les besoins de notre distraction à tous, et dans la foule de ces belles vous trouverez parmi elles des femmes à la vertu bien faible, et qui bénissent les Dieux d'avoir été payées pour œuvrer ce soir au bonheur d'hommes qui savent apprécier leurs talents cachés. A vous de les trouver.

Sur ce le chancelier, amusé en imaginant Ackenan se demandant si ses dires étaient vrais, présenta ses félicitations au Druide qui avait fait l'honneur de sa présence:
Par Bergard et toutes ses filles! Voilà une nouvelle! Que ne me l'aviez-vous annoncer plus tôt? De quoi ais-je l'air, à ne pas avoir pourvu aux présents qu'imposent la coutume et l'amitié! A coup sûr je serai là pour le terme, et pourrait présenter à votre épouse et votre fils -car je ne doute pas que la Nature vous procure la joie d'un mâle vigoureux- le témoignage de ma profonde affection.
Enfin, j'espère que vous profitez de la fête. On ne vous voit que fort peu en ce sanctuaire. Il est vrai que beaucoup de mes travaux m'ont occupé plus qu'il n'est agréable ni opportun, mais j'espère avoir plus fréquemment le plaisir de votre présence.

L'hôte de la soirée avait daigné paraître à nouveau auprès de ses convives, saluant à son tour la venue au monde d'un nouvel héritier au trône de la sylve. Le grand loup couché aux pieds de la souveraine de Cérune, lui, ne semblait point s'en émouvoir.

Quête de la jeunesse ? De la beauté éternelle ? Manifestement vous vous méprenez druide, il n'en est rien. Je vous trouve cependant bien présomptueux quant à la sagesse des anciens, elle n'a point sauvé les vôtres lorsque mes aïeux ont bannis pareille sorcellerie des terres cérunéennes.

Était-ce l'arôme de l'agrume qu'elle venait de déguster, ou bien le parfum de cette conversation ? Toujours en concevait-elle une certaine amertume qu'un autre fruit ne parvint point à réduire.

Bien au contraire druide, je me réjouis de n'être point immortelle, il appartient aux rois et reines de savoir régner et se retirer... Quelques souverains n'ont parfois brillé que de leurs fins. Vivre à l'infini pour ne rien faire de grand et disparaître de son vivant, oublié de tous, voilà bien un mal que je laisse volontiers aux anciens. Il me serait autrement plus plaisant de laisser une trace, un souvenir en l'histoire de mon royaume. L'histoire est d'autant plus belle... … et triste si la souveraine se meurt sans trop être flétrie par la meurtrissure du temps. S'il faut en passer par là pour s'incarner en les légendes que jamais les bardes ne se lassent de conter, cela ne m'effraie pas. Pour tout dire j'appellerais même, parfois, un tel trépas de mes vœux si je ne craignais que quelque serviteur trop zélé ne daigne me rendre ce service trop tôt.

Une nouvelle gorgée de vin ne fut point de trop pour conclure cette conversation. D'un mouvement de dénégation elle en rejeta l'obscure idée, préférant arborer le sourire qui l'avait quittée quelques minutes auparavant.

Mais il est quantité de sujet autrement plus amusant à discuter, les mornes pensées reviennent trop vite nous hanter pour que l'on s'appesantisse sur celles-ci au cours d'une telle soirée.
Et si vous nous contiez votre vie en les bois, ce doit être fort dépaysant ! A moins bien sûr que notre cher Koveras n'ai autre chose en tête...

» Le chant de Naïsso (Ode au Calice)
» Quand le Calice prit Koveras
» Les Annales du Calice (résumé des guerres, victoires, défaites et situation diplomatique)