Le Sanctuaire du Calice
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Sanctuaire du Calice

Forum de guilde
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

 

 Histoires Cérunéennes...

Aller en bas 
AuteurMessage
Halinna
Détentrice du Calice, Palatine de Thassopole
Halinna


Messages : 220
Date d'inscription : 02/01/2009

Histoires Cérunéennes... Empty
MessageSujet: Histoires Cérunéennes...   Histoires Cérunéennes... Icon_minitimeDim 11 Jan - 5:21

Il est parfois chansons qui doivent être tues, et des légendes que l’on devrait taire, sous peine d’en payer le prix. C’est là la leçon qu’apprend amèrement Selvent le Fol. Il fut certes l’un des bardes les plus talentueux de Cérune, mais avec le talent est venu l’audace et avec l’audace, la transgression. C’est pour cette raison qu’il attend au fond d’une cellule lugubre, à peine éclairée par le filet de lumière que laisse échapper la double rangée de barreaux du soupirail. Pour seule compagnie quelques rats viennent lui disputer le quignon de pain qu’on a daigné lui donner. Mais c’est déjà cela, si l’on s’en tenait à l’avis de son geôlier c’était là du gâchis. Par chance pour lui le lieutenant était au contraire un homme des plus affables, surtout envers ceux qui n’en ont plus pour longtemps. Demain, il pendrait au bout d’une corde…

De la vallée montait, à travers les brumes hivernales, l’écho lugubre des cloches. Le roi de Cérune était mort. La bannière azure frappée de l’étoile argentée était en berne, seul flottait attaché à la hampe du donjon un long ruban de soie noire. Par-dessus leurs surcots simples gardes et chevaliers portaient une écharpe de même couleur, celles des uns de laine, celles des autres de plus noble facture. Le royaume n’avait au grand damne de feu son protecteur aucun héritier mâle pour monter sur le trône. La reine ayant été emportée quelques années plutôt par une mauvaise chute de cheval, seules restaient les filles du souverain trépassé. Jumelles, elles l’étaient par la naissance, mais par quelque malice les dieux avaient jugés bon de les faire cependant fort différentes l’une de l’autre. Malgré tout, elles eurent la même éducation, celle de toute fille noble de part le monde, à ceci prés que les jeunes Cérunéennes apprennent également l’art du tir à l’arc, exercice auquel elles devinrent chacune un archer de grand talent.

Le royaume ne saurait pourtant compter qu’une reine. La prime naissance offrait, selon le droit royal, la couronne à Halinna.

Née de la nuit disait-on en raison de l’heure de sa venue au monde. Sa chevelure était de ténèbres, ses yeux d’un pâle bleu cristallin donnaient l’étrange impression de pupilles aveugles que démentait cependant son regard acéré et la flamme bleu de sa détermination. Cependant de la même glace que ses yeux était son cœur et d’aucun contait que quelque fluide glacial coulait en ses veine en guise de sang. Contrevenant aux coutumes de son peuple elle ne se limita point à l’apprentissage du tir à l’arc mais également à celui, proscrit pour les femmes, des armes de mêlée, l’épée en particulier. Sa froideur et sa volonté inflexible ne faisait certes pas de celle-ci la préférée du peuple…

Née du jour, sa sœur Hélya était autrement plus populaire. Ses cheveux se perdaient en fine bouclettes d’or, ses yeux brillaient d’un vert émeraude, son regard rieur, pétillant, avait quelque chose d’envoûtant. Elle était réputée d’une grande douceur et toujours prête à faire preuve de compassion envers son prochain. Elle avait également développée un gout prononcé pour la fête. Quelques mauvaises langues lui prêtaient même une vie d’une certaine légèreté, lui attribuant en cela plusieurs amants, mais elle sût toujours laisser planer le doute en intrigante de premier ordre. Elle était de loin la préférée du peuple bien que par sa propension à la largesse et à la festivité sa sœur paraisse plus apte à diriger un royaume.

Ainsi par la loi la couronne était échue à Halinna, par le peuple à Helya. La situation ne devait durer. Aussi, quelques jours après la mort du vieux roi, les sœurs accompagnées par la garde royale firent retraite en la montagne afin de décider le sort du royaume. Une tempête de neige, fréquente en la saison, vint les surprendre. Elles trouvèrent alors refuge en une vieille cahute, vraisemblablement une petite étable abandonnée, pour poursuivre leur conciliabule cependant que leur escorte prenait ses quartiers aux alentours. Elles conversèrent ainsi dans le secret, quand, une poigne d’heure après Halinna ressortait portant en sa main gauche une torche tandis que la droite était crispée sur la garde d’une épée sortie d’on ne sait ou. Il s’en fallut de quelques secondes avant que les flammes n’aient embrasée la cabane tandis que le vent emportait les cris d’agonie d’Hélya. La garde observa le spectacle sans ciller, acceptant de fait la nouvelle reine et se faisant complice du meurtre. Halinna marqua une pose puis jetant sa torche criminelle à la neige proclama que, désormais, il n’y avait plus qu’une reine en Cérune, elle. Sa déclaration fut suivit d’un silence de mort avant que ne retentisse les vivats d’une garde royale qui lui était déjà acquise.

La nouvelle de la mort d’Hélya dans un tragique incendie déchaina une grande émotion en Cérune et l’on vit apparaitre de nombreuses rumeurs. Et c’est pour avoir rapporté et clamé tout haut ces faits qu’une partie du peuple raconte tout bas que Selvent le barde a été jugé, la nouvelle reine ne daignant pas même assister au procès. Et c’est ainsi qu’il attend au fond d’une cellule lugubre, à peine éclairée par le filet de lumière que laisse échapper la double rangée de barreaux du soupirail. Avec pour seule compagnie quelques rats qui viennent lui disputer le quignon de pain qu’on a daigné lui donner. Mais c’est déjà cela, si l’on s’en tenait à l’avis de son geôlier c’était là du gâchis. Demain, il pendrait au bout d’une corde…

Le lendemain, le grincement pénible des clefs dans la serrure rouillée de sa cellule le tira de sa torpeur. Il essaya en vain de se lever, les jambes endolories par la froideur de la geôle et l’humidité ainsi que meurtries par le guet lors de son arrestation. La porte ouverte, il lui fallut quelques instants pour s’habituer à la lueur des torches. Puis tandis que son hôte, le bourreau sans doute, s’approchait de lui, il put distinguer par le fin filet de lumière qu’il faisait erreur.

L’or d’une couronne brilla un instant tandis qu’une forme toute féminine s’agenouilla face à lui dans un frou-frou de soie et de dentelle. La couronne, les cheveux sombres de la nuit, il essayait de remettre de l’ordre dans son esprit. Celle-ci lui offrit une main secourable pour l’aider à se redresser. Cependant qu’elle le relevait, sa reine lui signifia sa grâce et son affliction de voir que certains flagorneurs se permettaient d’outrepasser sa volonté et de commettre pareil forfait en son nom. Aussi l’invita t’elle, lui, quelques minutes auparavant encore condamné a la potence, à résidé en sa cour. Tandis qu’il cherchait vainement l’une des bonnes phrases, dont il avait le secret pour répondre, Selvent observa par-dessus l’épaule de sa souveraine et vit la nouvelle conseillère de celle-ci. Il en avait entendu parler, toujours masquée elle était, à ce que l’on racontait. Et en effet son masque blanc sur lequel semblait couler deux larmes en poussière de rubis dissimulait son visage. Du reste, encapuchonnée, on n’en pouvait rien remarquer, si ce n’est l’éclat malicieux de ses yeux et tandis qu’elle tournait la tête un instant, l’éclat furtif d’une mèche d’or…
Revenir en haut Aller en bas
 
Histoires Cérunéennes...
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Sanctuaire du Calice :: La forteresse :: Le Hall des bardes-
Sauter vers: