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 Le chant du corbeau [nouvelle RP, terminé]

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Stilico
Héraut du Calice, Chancelier de la Détentrice
Stilico


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Le chant du corbeau [nouvelle RP, terminé] Empty
MessageSujet: Le chant du corbeau [nouvelle RP, terminé]   Le chant du corbeau [nouvelle RP, terminé] Icon_minitimeVen 8 Mai - 15:24

En exclu pour les serviteurs du Calice, le RP présenté en plusieurs épisodes sur le forum général :


LE CHANT DU CORBEAU
Nouvelle RP



Teredor n’aimait pas cet animal. Il lui semblait opposé à tout ce qu’il appréciait dans l’existence. Le jeune homme était fringant, l’oiseau ténébreux. L’écuyer était joyeux, le volatile sinistre. Teredor dévorait la vie, le corbeau la mort.
« La mort, voilà bien ce que cet oiseau signifie ».
D’un geste rapide et rageur, l’écuyer de sir Eolas jeta une pierre. Le volatile l’esquiva de quelques battements d’ailes, et un croassement sembla se gausser de l’échec de Teredor.
Teredor ! Par le con d’Aglabelle, que fais-tu ?!
Le jeune écuyer sursauta, la voix de son seigneur l’avait surpris. Celui-ci, superbe et courroucé, se tenait droit derrière lui. Les poings sur les hanches et tel un colosse dans son armure aux ciselures d’argent, il fixait son écuyer. La visière relevée de son heaume au panache rouge laissait entrevoir un visage à la mâchoire puissante. L’épaisse moustache rousse et frémissante soulignait la colère du chevalier.
Par les couilles de Nucter ! Je n’ai pas accepté tes services pour que tu chasses les oiseaux, mais pour t’occuper de mon équipement ! Ma hache est-elle bien tranchante ? Mon bouclier assez solide ? Mon cheval suffisamment repu ?
Avant même que Teredor ait pu répondre, le chevalier était sur lui. Un coup de pied aux fesses plus tard, il s’éloignait en maugréant. Teredor allait avoir à faire. Mais avant…
« Saleté ! » cria t-il dans ses pensées.
Cette fois, la pierre avait frappé le corbeau de plein fouet. Le croassement de l’oiseau semblait non plus ironique, mais plaintif, tandis qu’il s’éloignait vers le soleil levant.



La rosée du matin reflétait l’astre du jour. Ce serait une belle journée. Progressant à travers les tentes et les hommes d’armes, les putains et les seigneurs, Teredor trouva enfin l’équipage de son seigneur et maître, le seigneur Eolas. Une tête d’ours mugissante sur un fond noir hurlait fièrement sur l’étendard, au sommet de la tente. Le jeune homme y entra. Perbek, le fidèle capitaine de sir Eolas, était assis en train d’affûter la lame de son épée. Fine et étincelante, elle avait connu le cou de nombre d’adversaires. Nul doute qu’avant le coucher du soleil, elle serait à nouveau abreuvée de sang. L’homme ne parlait guère et il se contenta de saluer l’entrée du jeune écuyer d’un hochement de tête. Son crâne chauve brillait sous la lueur des lampes à huile qui éclairaient encore la tente. Le jeune homme dit qu’il venait chercher la hache de leur seigneur. Le capitaine désigna une peau, le garçon la souleva et trouva l’objet de sa venue. Trouvant l’atmosphère étouffante, il sortit aussitôt.
C’est alors qu’un choc le fit sursauter.

Hé ! Mais fais attention !
Que..quoi ?
La jeune femme qui se trouvait devant lui grimaçait, avant de croiser son regard et d’illuminer son visage d’un sourire. Tancrède, la belle Tancrède, l’avait bousculé !
Ah ça ! Si je m’attendais ! Alors jeune homme ? Prêt pour la bataille ?
La jeune femme à la chevelure rousse semblait vive et son teint frais. Les mains sur les hanches, le dos cambré faisant ressortir une poitrine qu’on devinait plus qu’accueillante, elle suscitait un désir peu commun chez une putain de troupe. Teredor avala, la gorge quelque peu nouée.
Excusez-moi madame, je…
Elle rit.
Mais t’excuses donc pas mon poulain ! Dis-moi, tu compte suivre ton seigneur jusqu’au bout, ou bien garder sa tente ?
Euh..à ce que je sais je devrais le suivre dans la mêlée et…
A la bonne heure ! Sieur Eolas est fort comme un bœuf et sa hache fera sauter bien des têtes ! On dit que les puceaux portent bonheur, viens me voir ce soir…
Et la diablesse disparut après un clin d’œil des plus prometteurs.
Teredor resta sans mot dire quelques instants, puis continua son chemin, plus décidé que jamais à connaître sa première bataille…



L’écuyer s’était bien acquitté de son devoir et respirait plus librement. Sir Eolas montait son plus beau destrier, et son armure reluisante faisait pâlir d’envie nombre de chevaliers qui les entouraient. Son corpulent seigneur riait, tout bonnement. La lance à la main et sa hache accrochée à la selle, il semblait dévorer la plaine des yeux. Au loin on devinait l’armée adverse qu’ils allaient devoir écraser. Tout autour d’eux, la noblesse de Galathorn. A l’autre bout de la colline, on disait que leur seigneur et maître Koveras avait placé des gobelinoïdes. (Quelle infamie ! avait hurlé Eolas lorsqu’on l’en avait informé.). Au centre, des géants. En réserve, les milices de la cité franche. Une vague de murmures sembla parcourir l’armée de Galathorn. En face d’eux, l’armée ennemie acceptait le combat et se mettait en position.

Teregor se sentait presque un homme fait sur le cheval qu’il montait. Certes, il n’arrivait pas à la hauteur d’Eolas, ni même de Perbek ou de la plupart des cavaliers aux boucliers frappés de l’ours mugissant, mais tout de même. Son haubert et son épée étaient plus que dignes d’un écuyer, et il avait fière allure.

« J’aurais aimé que père soit là… »
Comme il l’avait deviné, la journée s’annonçait radieuse. Le soleil montait vers les cieux, le ciel d’azur était comme adouci par le léger vent d’ouest qui faisait frémir les naseaux des chevaux. Les oiseaux dansaient au dessus d’eux et les fleurs saluaient le spectacle. Cependant, la Faucheuse viendrait ici. Combien d’êtres saisira-t-elle ? Qui seront ses victimes ? Eolas ? Perbek ? Lui-mê…
Arrête…
Le capitaine Perbek lui avait parlé sans même détourner le visage. Son heaume recouvrait son crâne nu, mais non ses favoris grisonnants.
Ne pense pas à la mort. Ne pense même pas à ta famille, à ton ennemi…et à la belle rouquine qui te caressera ce soir. Pense à ton arme, et frappe. Et recommence. L’arme, frapper. Frapper vite, et fort…
Teregor opina sans mot dire. Il suivrait le conseil de son mieux.
Voilà que le loup vient gémir…
Sir Eolas ne faisait pas partie des plus fervents partisans de Koveras « le tyran ». A ses yeux, il avait le mérite d’avoir ramener l’ordre après des troubles dont il était un des responsables. Lorsqu’on lui avait annoncé « qu’il aurait l’honneur d’être de la première charge », Sir Eolas avait grommelé que ce n’était pas un hasard. Mais peut-être était-ce également qu’il était réputé pour ses qualités guerrières.
Quoi qu’il en soit, on apercevait effectivement le seigneur Koveras et son était-major galoper devant son armée et l’encourager. Nul doute que ses paroles étaient fortes et ses mots bien choisis, car une vague de cri suivaient son cheval. On n’entendit même pas tout ce qu’il dit.

« GALATHORN ! GALATHORN ! A MORT ! A MORT ! »
Des glaives frappaient les boucliers, des lances les cuirasses, des bottes le sol.
Teredor eut un sursaut lorsque les cris jaillirent de la gorge des chevaliers qui l’entouraient. Un bref instant il fut comme assourdi par toutes les clameurs. Eolas y mettait tout sa force :

A MORT ! A MORT !

Alors vinrent la peur et l’angoisse. Le ventre noué, d’interminables secondes s’écoulèrent. Des gouttes de sueurs commençaient à perler sous le casque du jeune écuyer. Ses mains étaient moites sous les épais gants qu’il portait.
Un trompette sonna, puis une autre.
Des tambours leurs répondirent. Des étendards se dressèrent, des cris fusèrent. En face, l’ennemi s’ébranla, on fit de même. Le spectacle commençait…



Le cheval répondait au doigt et à l’œil et, bonne nouvelle, Teredor n’avait plus peur. Il participait à une charge ! Une charge de cavalerie aux côtés de grands noms de Galathorn !
L’excitation le gagnait et il sentait son cœur battre à tout rompre. Aussi est-ce tout naturellement qu’il salua le galop débutant de sa monture-comme de celles de ceux qui l’entouraient- d’un cri de rage et de joie, de puissance et de joie mêlée.

AAAAAAAAAAAAAAH A MOOOOOOOOORT !
Il entendait son seigneur, Perbek, et tous les autres soldats à leur solde hurler le nom de la maison de leur maître :
FIEROMBRE ! FIEROMBRE ET GALATHORN !
Ils étaient nombreux, ils étaient vaillants, ils défendaient leur terre : ils étaient invincibles.
Le choc vint…


Le cavalier devant Teredor tomba soudainement : son cheval s’était cabré. Inévitablement, sa monture piétina le malheureux et c’est de justesse qu’elle esquiva le cheval désormais sans maître.
« Mauvais dressage.. »
Non, ce n’était pas cela…
« Qu’est-ce que.. »
Une pique jaillit, puis une autre ! L’une frappa l’encolure de sa jument, et autre faillit l’avoir à la tempe. Terdor entendit un cri.
DES PIQUES ! ILS ONT DES PIQUES !
HORÇA ! PAS DE QUARTIER !
A L’EPEE ! A L’EPEE !
A MORT !

L’écuyer eut un instant de panique, il tenta de piquer les deux fantassions qui essayaient de l’abattre. Mais les diables étaient agiles, et ils esquivèrent ses coups. L’un s’approche et brandit sa lance pour frapper à nouveau.
FIEROMBRE !
Un coup jaillit, la vilaine tête grimaçante qui le menaçait un instant plus tôt n’était plus.
Sieur Eolas avait surgi, faisant tournoyer sa hache dans une sanglante frénésie !

FIEROMBRE ! FIEROMBRE !
La voix de Perbek se fit entendre.
TON EPEE GARCON ! TON EPEE !
Cette fois, Teredor obéit et chercha d’une main hâtive la poignée tant désirée. Dans un tintement presque muet au regard du vacarme qui les entouraient désormais, il tira le fer salvateur.
Devant lui, Eolas, Perbek et quelques uns avaient réussi à percer. On s’engouffra dans la brèche.
Très vite, une foule de visages hurlant l’entouraient et, agitant leurs armes, tentaient de le faire vaciller.

« Frappe… »
Un premier coup lui vint, puis un second….puis d’autres, tant d’autres. Il chassa toute pensée en se jetant à son tour dans la frénésie de la mêlée.
A MORT ! FIEROOOOOOOOMBRE !
Un choc, un glapissement. Il avait touché quelque chose !
Un homme tomba, sa calotte de fer défoncé laissait entrevoir un crâne ensanglanté : il avait tué.

RAAAAAAAAH !
Alors il ne pensa plus du tout et frappait, et tout ne fut plus que vacarme…


GARCON !
On l’avait agrippé, puis tiré. Ses jambes... il n’était plus à cheval !
Un éclair plus tard, tout lui revint. La pique, un horrible hennissement. Il parvint à se redresser et à tenir debout. Autour d’eux, des cris et du fer. On le bouscula, il poussa un cri. Sa main droite était crispée autour de la poigne de son épée : il ne l’avait pas perdu.
Tentant de reprendre haleine, il tourna sur lui-même.
Eolas retirait sa hache d’un crâne, il appuyait son pied sur la poitrine de sa victime. C’était bel et bien un ours en rage, un bête de guerre en action tout entier fait pour ces instants. A ses côtés Perbek dansait, la lame virevoltante. Il remarqua néanmoins une flèche brisée dans un de ses flancs. Des galathorniens les soutenaient. Teredor hurla et tenta de participer lui aussi à la funeste représentation du jour. Il vit un dos ennemi. Un instant il resta interdit. Mais l’homme se retourna et, par là même, offrit la vision d’un chevalier galathornien qu’il était en train d’égorger. Teredor hurla et frappa l'impitoyable ennemi à la nuque. Une gerbe de sang salua son geste et, dans un sanglot, il comprit.


Il comprit qu’ils étaient encerclés, il comprit que les hommes qui les entouraient les pressaient inexorablement. Il hurla un instant et, commençant à sentir la morsure de la peur panique, tenta de se frayer un chemin jusqu’à son seigneur. Après avoir bousculé un adversaire, il arriva juste à temps pour voir sir Eolas un genoux à terre. Deux hommes lui avaient planté leurs lances dans le dos. Teredor pouvait en distinguer les pointes rougies par le sang. Elles jaillissaient de la puissante poitrine. Son seigneur l’aperçut, mais son regard se vidait déjà de toute vie. Un cri retentit, il se retourna et vit venir à lui le coup de morgenstern qui l'assomma.



La douleur était atroce, atroce et froide. Pourquoi froide ? Teredor l’ignorait.
De la nuit, il passa au brouillard, alors doucement vint le jour. Bleu, bleu et scintillant.
Le soleil était toujours là, mais il y avait moins de bruit. C’était reposant…
Il voulut bouger et hurla, alors il sentit.
Il sentit la blessure. Le sang perlait de sa tempe et son genoux semblait lui avoir été arraché. Il tenta de bouger. Non, il avait encore ses jambes.
Un croassement retentit. Cela ressemblait à un chant cette fois.
Teredor tourna la tête, il vit le noir volatile perché sur le bras sanguinolent d’une victime toute proche. C’était lui, il en était sûr…
Il entendit alors un rire. Un homme aprochait.

Ho..Hola. Je suis blessé !
Ce simple cri l’avait épuisé et il grimaçait déjà.
La silhouette se fit plus nette. L’homme était corpulent, la barbe dense et le nez assez gros.
Sa massa à la main, il avança et rit.
Ce n’était pas un des leurs.
Teredor sentit la panique s'emparer à nouveau de lui. Il agita le bras pour saisir son épée. Un coup s’en suivit, et la douleur fulgurante lui fit comprendre que sa main droite était désormais inutile.
Alors, il gémit et les larmes vinrent.

« Père…Mère………Tancrède.. »
Il vit une masse, entendit un corbeau. Ce n’était plus un chant, mais un croassement de joie. L’oiseau allait festoyer...



FIN
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