Urukwahrr, Chef de Holdharr

Visiteur Messages : 11 Date d'inscription : 17/04/2009

Par delà les sommets des collines proches, les sentinelles de la forteresse entendaient résonner des roulements de tambours... des griffons apparurent au loin, des mouvements de troupes,... - des molosses sataniques d'après leurs démarches - , furent apercues... Tous ces groupes d'armées semblaient se diriger vers un même point, invisible derrière la topographie du terrain naturel...

Puis les roulements cessèrent... Le calme revint... Plus aucun mouvement, plus aucun bruit suspect... Quelques heures passèrent... Puis, soudain, face à la citadelle, sur les premières hauteurs, un étendard macabre apparut... Celui de "l'orc", ...que tant de milices servant le Calice avaient appris à craindre ces derniers jours...

Urukwahrr, Chef de la horde de Koldharr, accompagné de sa garde personnelle faisait face au sanctuaire du Calice... Le temps semblait s'être arrêté... Sous l'autorité d'un seul geste d'Urukwahrr, une drapeau fut ajouter à l'étendard... Un drapeau blanc...

Urukwahrr commenca à amorcer sa descente de la colline... suivi de 5 de ses plus fidèles lieutenants...

Arrivé face aux remparts de la citadelle, l'un des orcs héla une sentinelle : "Toi ! Fais savoir à ta reine et à Koveras, que le Grand Urukwahrr, Chef de la horde de Koldahrr, se présente à vos portes !"

Urukwharr, ne daigna pas lever les yeux vers les sentinelles... Il faisait face à la porte... et attendait...

Reine des Alliés de l'Ombre Messages : 5 Date d'inscription : 18/05/2010

L'arrivée fracassante d'Urukwahrr aux portes de la citadelle était suivie de loin par les troupes de non-morts de Dame Cendrine, une sorte de brume enveloppant le cortège. Contrairement à son prédécesseur, mis à part quelques râles et grognements intérieurs, il régnait un silence de mort en ses rangs.

La nécromancienne était allongée, lascive, sur une stèle de marbre gris argenté portée par ses fidèles et répugnants soldats putréfiés.

L'extrême lenteur de ces créatures exaspérait au plus haut point leur maîtresse. Elle ronchonnait et marmonnait quelques incantations qui à l'origine servaient d'ordinaire en combat...
Dame Cendrine souhaitait voir ses troupes avancer plus vite, à ce rythme, l'audience serait terminée à son arrivée.

Le sort fît son effet et l'escorte ne tarda pas à rejoindre l'orc.

Les gardes de la citadelle avaient suivi avec amusement ce défilé... Mais leurs visages se figèrent rapidement... Ce qu'ils avaient pris pour de la brume était en fait les vapeurs nauséabondes dégagées par les corps pourris des soldats de Dame Cendrine.

Visiblement incommodés, ils se hâtèrent de prévenir les Grands Seigneurs du Calice.

La nécromancienne et l'orc se regardaient avec complicité.

Alors que je me promenais aux abords de la citadelle, je sentis quelques odeurs nauséabondes qui semblaient émané de derrière les géants remparts en bois qui protégeaient les quartiers et la gardes du Calice. Je gravis rapidement les marches qui menaient au sommet de la citadelle pour observer ce qui pouvait sentir une telle odeur et provoquer une telle agitation chez les gardes qui surveillaient la zone ...

La menace était claire, nos ennemies des derniers jours étaient la, en face de nous, armés de créatures comme pour préparer une attaque.
C’était Cendrine la nécromancienne et Chef des Alliés de L’Ombre et l’Orque Urukwahrr, que je pus reconnaître avec sa posture et sa corpulence. Ils patientaient. Ce n'est pas l'attitude de personne qui veut faire la guerre !

J'entrepris alors après avoir longuement observé d'établir un dialogue avec le chef des Alliées de L’Ombre, récent perdant de la guerre qu'ils avaient déclaré face à nous ! Elle semblait ne vouloir aucune agressivité envers nous ... mais je gardais mes gardes, j'avais déjà donné le signale de rameuté des archer et des soldats aux abord de la citadelle, au cas ou leurs envies seraient changeantes !

Après un cours dialogue je pus comprendre malgré l'incommodité de l'odeur des non-morts de Cendrine qu'elle voulait s'adressé à Dame Halinna et a Koveras ... Après quelques réflexions de ma part, je consenti à envoyé un émissaire vers les quartiers de Dame Halinna et de Koveras pour les prévenir de l'arrivée peu flatteuse de la Nécromancienne et de l’Orque. J’attendis patiemment, ne relâchent pas ma garde, que nos souverains arrivent, pour savoir qu'elle était la réel visite de Cendrine et Urukwhan.

Visiteur Messages : 11 Date d'inscription : 17/04/2009

Urukwahrr salua d'un modeste, mais néanmoins respectueux, signe de tête, sa souveraine...

D'un geste rapide, il intima l'ordre à sa garde rapprochée de le délaisser pour assurer la protection de la nécromancienne. Urukwahrr ne faisait confiance qu'aux orcs de son propre clan... Ils étaient près à donner leurs vies pour leur maître, et lui obéissait en toute situation.

Beaucoup de ses plus fidèles soldats étaient tombés récemment... Il en était fier et heureux, car la mort au combat était la garantie d'une seconde vie pleine de luxure, d'orgies, de vierges effarouchées comme il les aimait tant ! A cette pensée, Urukwahrr esquissa un demi-sourire...

C'est ce qu'il craignait, au plus au point, de la Nécromancienne... C'est qu'elle lui refuse cette destinée en lui refusant la Mort...

Un molosse satanique - membre d'une des seules légions qui avaient résistées à l'assaut d'un couard qui avait osé essayer de s'accaparer la prime que Dartoil avait mis sur sa tête - s'approcha avec crainte du Chef de guerre... et lui délivra un message...

D'un geste rapide, Urukwahrr retira de son fourreau dorsal sa double hache et l'abatis sur la tête du misérable... Urukwahrr lécha le sang et la cervelle restés sur la lame, puis se retourna vers sa souveraine...

"Dame Cendrine, mes dernières troupes sont tombées... L'un de ces hideux Citoyens a réussi a s'imposer face aux derniers molosses et griffons qu'ils me restaient... On m'a rapporté que mon frère, à qui j'avais confié le commandement en mon absence a combattu jusqu'à la mort, la hache à la main... Gloire à lui !"

Comme un seul homme les 5 orcs qui l'accompagnaient répétèrent : "Gloire à lui !"

Sans plus de réactions, Urukwahrr reprit sa position et patienta... les poings serrés

Le Dictateur de Galathorn s'était renfermé dans ses études, du moins est ce qu'il avait dit aux membres de sa garde en faction devant ses quartiers.
L'arrogante chevalerie de Galathorn, les milices disciplinées de la Cité, les mercenaires gobelinoïdes, avaient tous, à leur manière fêté la récente victoire. Banquets et adoubements avaient égayé la noblesse, ripailles et festivités urbaines attendaient les pères de familles rentrés dans leurs foyers, tandis que les troupes mercenaires avaient reçu triple ration, et l'octroi de terres. Le Seigneur de la Cité de Galathorn avait fait distribuer sa part du tribut des Alliés de l'Ombre à la populace, qui soudainement oublia les affres de la dictature pour acclamer son Capitaine: le triomphe de Koveras avait été une débauche de joie.
Cependant, celui-ci s'en était rapidement retourné au sanctuaire du Calice, et il s'y déclarait fort occupé.

Néanmoins, à peine le garde envoyé par Vezk annonça t-il la nouvelle au chancelier, qui celui-ci donna ses ordres, accompagné de ce fameux sourire mi-moqueur, mi-inquiétant, qui rendait Koveras si arrogant et si mystérieux. Les officiers de Galathorn criaient dans les couloirs, et l'on voyait la garde rapprochée du chancelier se mettre en rang pour accueillir les visiteurs, en grande tenue d'apparat.
Dans le même temps, le chancelier avait revêtu une riche cape noire à col fourré et aux fibules d'or, tandis que ses vêtements, tous de noir, étaient filés de motifs d'argents et de teintes nuancées. De toute évidence, il s'agissait là d'un chef d'œuvre des maîtres couturiers de Galathorn. Sa main gauche, évidemment gantée, reposait sur le pommeau d'une épée au fourreau finement ciselé. Ainsi se présenta le Héraut du Calice, qui se positionna au milieu de la cour tandis que l'on faisait ouvrir les lourdes portes de la forteresse du Calice, dans un lourd craquement de bois dissimulé par les sonneries de trompettes et les roulements de tambours. Koveras, les cheveux noirs encadrant comme de coutume son visage au teint pâle et à la prestance indéniable, jetait sur les portes qui s'ouvraient ce regard si profond qu'on le disait surnaturel.
Dans le même temps, le chancelier remercia le Serviteur Vezk de sa surveillance, et il l'invita à se tenir à ses côtés lors de l'arrivée de leurs hôtes, en attendant la venu de leur souveraine.

Ainsi purent entrer au sein de la forteresse du Calice le redoutable Urukwahrr, à la masse imposante et à la hache terrifiante, entouré de ses sbires au regard mauvais. Ceux-ci étaient accompagnés de la Reine des Alliés de l'Ombre, la Nécromancienne Cendrine aux sortilèges réputés et à la beauté méphitique. Les rudes visages des vétérans de Galathorn et de la Garde sacrée du Calice dissimulèrent avec difficulté leur surprise devant la macabre litière de la souveraine, et leur dégoût face à ceux qui la portaient. Les officiers murmurèrent des ordres et proférèrent des menaces: le silence fut total.
Les visiteurs purent voir les lignes de soldats brandissant haut les étendards du Calice, rutilants dans des armures d'apparat. En face se tenaient le chancelier, ainsi que le seigneur Vezk.
Un détail se remarquait néanmoins: derrière Koveras étaient brandies, encadrées par les étendards du Calice, les enseignes prises aux Alliés de l'Ombre.
Crânes rouges, symboles de morts et de désespoir, inscriptions régimentaires et invectives à l'ennemi: autant de couleurs et de signes cousus et peints sur des drapeaux ensanglantés et tenus à demi-affaissés entre chaque étendard du Calice.
Le signe était clair.

Toutefois, le chancelier était tout sourire, et il s'avança en écartant les bras en signe de bienvenu:

Légendaire Cendrine, à la magie si noire et au sourire si funèbre!
Redoutable Urukwahrr, Orc craint et respecté! Hache de terreur et de désolation!
Au nom du Calice, de son Conseil, et de Sa Détentrice dame Halinna de Cérune, je vous accueille ici avec joie et vous assure de notre bienveillance! Le gîte et le couvert vous seront donnés, et vos rangs seront respectés!

Il s'avança alors.

Puissiez vous venir avec des intentions honorables, car pour notre part nous ne gardons nulle haine ni rancœur des affres de la guerre. Bien que les plaies ne soient pas toutes pansées, que nos armes soient encore teintées de votre sang, et que nous pleurions encore les morts brûlés à la hâte dans vos contrées lointaines, les Serviteurs du Calice ont reçu votre tribut, et avec lui a disparu notre courroux.

Aussi je clame ici, en mon nom, que je n'ai pour ma part pas connu d'adversaire plus féroces, ni plus ardents à la bataille! Aussi, c'est avec un immense respect que je vous reçois aujourd'hui, et écouterai ce que vous avez à dire aux Serviteurs du Calice. Notre Reine, Dame Halinna, a été prévenue de votre arrivée, et viendra sans nul doute vous saluer comme il se doit. D'ici là, permettez à mes gens de s'occuper des vôtres selon...hum...les modalités qu'il vous plaira de m'indiquer.

Le regard du chancelier Koveras se portait notamment vers les morts-vivants entourant dame Cendrine, tandis qu'il tendait sa main pour l'inviter à descendre de sa macabre litière.

Reine des Alliés de l'Ombre Messages : 5 Date d'inscription : 18/05/2010

La nécromancienne se redressa et posa tout en délicatesse sa main sur celle de son hôte. Koveras, surpris l’espace d’une seconde par cette main glaciale et le teint blafard qu’elle arborait, l’enveloppa instinctivement de son autre main.

*Etait-elle vivante ? Morte ? Certainement un peu des deux. Le puissant sortilège dont elle a bénéficié il y a de cela plusieurs décennies était parfaitement abouti, au paroxysme de son art. Il ne s’agissait plus seulement de ressusciter quelques cadavres insignifiants destinés à être sacrifiés et utilisés comme chair à canon mais bel et bien de rendre « vie » durablement sans aucune altération physique.

Néanmoins, le prix à payer pour l’immortalité était conséquent et Cendrine le payait chaque seconde…

Les circonstances de sa résurrection restaient mystérieuses, elle n’avait plus aucun souvenir de sa vie d’avant, sa vie de mortelle. Seuls son corps et son âme la torturaient et lui rappelaient sans cesse qu’elle n’était qu’un monstre, une créature absurde. Son maître, devenu mentor, s’était bien gardé de lui révéler son douloureux passé et l’avait initié à son art, par la force. Etait-elle la fille ? La sœur ? L’amante du puissant nécromant ? Elle était certaine d’une chose aussi paradoxale qu’elle fût, elle sentait qu’il l’avait fait par amour. Toujours est-il que, contrainte par son état de mort / non mort et que plus rien ni personne ne l’attachait à son ancienne vie, elle se résolu à sa nouvelle condition et se jura après avoir acquis tout le savoir de son maître de le lui faire payer !*

Elle ordonna à ses serviteurs d’abaisser sa pierre mortuaire lui permettant ainsi de descendre en toute élégance. Une fois à terre, elle renvoya son escorte morbide et malodorante. Si elle-même et ses fidèles compagnons étaient habitués à ce genre de vision et d’effluve, elle était suffisamment consciente et respectueuse pour ne pas l’imposer à ses hôtes distingués aux nez délicats.

Seigneur Victorieux, Serviteurs du Calice, permettez moi de vous remercier de cet accueil chaleureux et d’avoir fait fi des différends qui nous ont opposé ces derniers jours.

Elle esquissa un sourire forcé. Après tout, la défaite était fraiche et amère et elle se méfiait des belles paroles de Koveras

Nous nous devions de vous rencontrer en votre sanctuaire pour faire suite à votre proposition cher Koveras et tenter d’y trouver une issue favorable.

Les civilités d’usage ainsi formulées, la nécromancienne se rapprocha de son second, Urukwahrr. Elle n’avait cessé de penser à la terrible nouvelle que lui avait annoncée l’orc un peu plus tôt, devant les portes de la forteresse. Urukwahrr, les poings toujours serrés, contenait sa rage non sans difficulté. Cendrine le connaissait bien, il suffirait d’un rien pour que l’orc se déchaine…

*C’était dans ces moments là que la nécromancienne comprenait le geste égoïste de son maître. Ramener coûte que coûte la personne qui nous est chère. Même si Urukwahrr semblait accepter la fatalité et le sort de son frère, Cendrine quand a elle, en était incapable... pervertie à son tour par sa propre magie. Elle avait réussi à tout apprendre de son mentor comme elle se l’était promis… mais maîtrisait encore mal son sortilège. Jamais elle n’aurait dû fuir avant d’en connaître parfaitement toute les propriétés. Plus elle apprenait à maitriser les arcanes, plus elle savait qu’un jour il lui faudrait l’abattre.*

Elle se contenta d’effleurer de sa main les poings soudés de l’orc. Urukwahrr savait que la nécromancienne s’exerçait sans relâche, au-delà de ses limites et qu’elle le faisait… pour lui… en vue du jour maudit où…

Des résidus d'humanité surgissaient par instant. Elle restait capable d'éprouver quelques sentiments. Ce sont ses yeux qui la trahissaient, d'une couleur gris/vert, ils semblaient s'illuminer, pleins et vivants.

Le regard figé sur son fidèle guerrier à l'allure impassible, les deux créatures réunies patientaient, attendant l’arrivée de Dame Halinna et avec elle, le début de l’audience et des tractations.

Tire-Laine du Calice Messages : 149 Date d'inscription : 01/01/2009

Sir Ackenan observait la scène, assis sur le chemin de ronde, à l'ombre d'un merlon.
Un instant son regard se balada du trognon de pomme qu'il tenait aux créatures qui accompagnaient la femme au teint pale. Il aurait juré qu'un de ces cadavres lui était familier, cela lui remémora une veille histoire de trafique de momies, affaire rentable au demeurant mais pas des plus plaisantes en vérité...
Pour une pomme le fruit s'était avéré particulièrement sucrée, un vrai délice. Il hésita un instant, on disait la femme dotée de pouvoirs nécromantiques, pourrait-elle ressusciter une pomme ? Il eut bien aimé la manger une seconde fois. Toutefois si le procédé était aussi réussit que pour les monstres alentours assurément le fruit eut été moins bon. Il se ravisa donc et jeta le trognon par dessus le rempart. Un léger "plouf", les bestioles des douves s'en réjouiraient....

Quelque chose manquait à cette réception, beaucoup trop cérémonieuse. Fouinant dans sa besace, Ackenan en sortit une espèce de mandoline. Un regard à gauche, un autre a droite pour s'assurer qu'il n'y avait là pas quelque cérunnéen ou galathornien en embuscade, puis l'ezkanien se lança, escalada l'ombrageux merlon tout pinçant les cordes de l'instrument. Puis en équilibre de lancer sur un ton pitre, sournois, bref bouffonesque tout en affectant quelques mimiques :

Une fable pour vous messeigneurs !

Sir Koveras, sur son cheval juché
avait à son flanc une bourse lestée d'or.
Sir Ackenan par le tintement attiré
lui tint a peu prés ce langage,
Hé ! Bonjour messire Koveras,
Que vous êtes bien attifé ! Que vous me semblez élégant !
Sans mentir, si votre générosité
est aussi grande que vous êtes bien atouré
Vous êtes digne d'être l'amant de Dame Halinna
A ces mot le galathornien ne se sent plus de joie
et pour montrer sa grandeur d'âme,
Il fait un large geste, et offre à l'ezkanyen sa proie.
Sir Ackenan s'en saisit et dit : " Mon bon Koveras,
apprenez que selon les rumeurs,
c'est les femmes qui ont de dame Halinna la faveur !
Cette information vaut bien une bourse d'or, sans doute.
Le galathornien honteux et confus,
jura mais un peu tard que le malandrin ne le reprendrait plus...

Hilare, le vaurien observa les courtines alentours en quête d'uniformes du chancelier ou de la dame du Calice, s'il le fallait il pirouetterait par dessus les créneaux et trouverait ensuite quelques lavandière pour se sécher, toutefois, il préférait pour l'heure à imaginer un bain avec une servante...

La clémence est une vertu qui peut être profitable et, ce jour là, Koveras put en bénéficier.
Les rimes saillantes du gredin le plus recherché de Thassopole avaient perturbé la cérémonie et, déjà, la fripouille braillarde jetait des regards inquiets. Il se doutait que le courroux des justes pourrait le frapper après de telles insinuations. Déjà, il semblait envisager le grand saut par-dessus les remparts.
Cependant, ce ne furent pas les cris de gardes zélés qui l’interpellèrent, mais des notes graves qui firent tourner un temps les regards vers une tour d’enceinte.
S’y dressait un vieil homme, aux vêtements écarlates et à la barbe blanche soigneusement tressée. Dans ses mains brillaient une harpe d’ivoire sertie d’or, d’argent et de mithril. Ses mains calleuses et ses rides en faisaient un vieillard, et pourtant d’une voix forte, le vieil homme s’écria :

Rien n’est plus médisant qu’un voleur,
Les supporter est difficile aux dames,
Et je connais sur ce point bon nombre d’hommes qui sont femmes !

Messeigneurs ! Par les Dieux ! Sur l’honneur !
Fermez vos cœurs à de douteuses paroles !
Car Naïsso prend sa harpe, et s’en va sur l’heure !
Secourir son seigneur et faire taire le fol !

Alors s’éleva une mélodie puissante et vibrante, et les mains du barde légendaire Naïsso, seigneur prisonier de Koveras et employé par lui, entamèrent leur danse, tandis qu’une voix profonde résonna dans la cour du sanctuaire :

A la lueur du foyer, dans la salle du donjon,
Près du puits nourricier, dans les temples s’élevant,
Certains craignent la guerre, tous redoutent le lion,
Mais tous pestent contre le vil, et désignent Ackenan !

Du pauvre boiteux à grand peine avançant,
Au malade souffreteux et dans son lit gisant,
Le fourbe d’Ezkanya dérobe à l’un son bâton,
Et d’un rire strident, s’en sert sur le second !

N’écoutez pas mesdames, ses odieuses paroles !
Il calomnie sa reine, mais Cérune le supporte!
Car de l’amour il n’a qu’une idée, et encore frivole,
Celle de l’argent qu’il coûte, et encore il ergote !

Oyez messeigneurs, la triste et seule vérité !
Celle d’un pouilleux moqueur, et d’or avaricieux,
Qui vole la bourse de Koveras, le dit intéressé,
Et se réfugie sur les créneaux, prêt à sauter on le sait.

Que Galathorn serve Halinna, et de son mieux s’il le peut !
Que Cérune tolère Ezakanya, c’est là prouesse des Dieux !
Que Cendrine voit le coquin, et juge par ses yeux,
Quelle nature il révèle, quelle perversité il recèle !

Mais s’en est assez, nous avons bien parlé :
Ce voleur est habile, et sa langue bien agile,
Mais son esprit est retors, son cœur bien vil,
Son pourpoint est sale, et son âme égarée…

Les notes s’étaient posées, et le vieux Naïsso s’affaissait de nouveau sous le poids des ans.
De son côté, le chancelier Koveras avait soufflé devant le secours apporté par son barde. Estimant qu’il ne pouvait interrompre la cérémonie par une altercation, ni même le moindre esclandre, il se dit qu’il se vengerait des vilaines paroles de cette fripouille d’Ezkanya un autre jour. Mais il prit soin de donner des instructions afin que, si le sieur Ackenan interrompait à nouveau l’accueil de l’ambassade par des propos déplacés, il soit interrompu par une batterie de tambours et sonneries de clairons fort opportuns.
De toute manière, il ne doutait pas que dame Halinna arrive très bientôt…

Les sarcastiques échanges n'avaient pas manqué d'attirer l'attention de la Reine de Cérune. Dés avant de descendre les marches de l'escalier qui la séparait de ses invités elle avait passé quelques consignes à son capitaine.

Un bref regard sur la courtine lui en garantit la bonne exécution, deux spadassins approchaient du mauvais plaisant. Sans nul doute trouverait-il un moyen de s'en échapper, toutefois cela aurait le mérite d'éloigner ce gredin d'Ackenan pour un temps. Deux autres hommes s'en étaient allés faire taire le stentor qui lui répondait.

Approchant des potentats de l'Ombre, elle signifia son congé à son escorte. Cependant, elle n'éprouvait nulle assurance à négocier avec pareilles créatures. Les lanceurs de sort était bannis en Cérune, le dernier avait périt sur le bûcher, qu'elle n'était encore qu'une enfant, alors une nécromancienne... Quant aux orcs, bien elle ne pouvait qu'éprouver un sentiment de supériorité vis à vis de cette race barbare et primitive.

Toutefois, sur les instances du Chancelier Koveras, elle en était venue a accepter l'idée de trouver un accord avec ces seigneurs. A défaut de les apprécier, leurs intérêts sauraient être communs, à tout le moins la guerre passée l'avait amenée à respecter ses adversaires d'alors.

Dame Cendrine je présume, et vous messire Orc devez être Ouroukwahrr, n'est-ce pas ? Vous me pardonnerez la prononciation hésitante mais je n'ai point l'habitude des noms gutturaux de votre race.
Je suis Dame Halinna, Reine de Cérune, Palatine de Thassopole et par la grâce des dieux Détentrice du Calice. Vous pardonnerez le spectacle qui a précédé mon arrivé, le seigneur d'Ezkanya, quoique excellent combattant est quelque peu fol, n'écoutez donc point trop ses propos.

Elle ne pu s'empêcher d'observer un temps les macchabées de la dame d'Eridash, c'était un spectacle d'un macabre saisissant. Peut être n'avait-ce pas été une si bonne idée de laisser ses hommes d'armes disposer...

Qu'importe il fallait donner là un signe de paix et de confiance, c'était ainsi fait. Un « plouf » particulièrement sonore vint la distraire de ses pensées. D'un geste elle signifia a deux serviteurs d'approcher. Chacun d'eux portait un plateau d'argent sur lequel reposaient deux coupes de vin...

Vous plairait-il de vous désaltérer ?

Reine des Alliés de l'Ombre Messages : 5 Date d'inscription : 18/05/2010

La nécromancienne suivait avec attention les curieux échanges des deux personnages. Elle ne savait pas très bien s'il fallait qu'elle s'en amuse ou s'en offusque. Côtoyer des troubadours n'était pas dans son habitude, Cendrine était plutôt hermétique à toutes sortes de musique et autres chants bouffonesques.

L'arrivée de Dame Halinna mettant fin au spectacle fût accueillie avec soulagement. Le silence qui régnait à présent en ce lieu en était presque inquiétant. Tous se regardaient du coin de l’œil, guettant une action imminente.

C'est alors que la nécromancienne fût prise d’un mal aise étrange qu’elle dissimula… Quelque chose se passait, un pressentiment. Au moment où elle s’apprêtait à saluer la Grande Reine de Cérune, de violents battements d’ailes alertèrent les sentinelles qui montaient la garde devant les grandes portes du sanctuaire. On les entendait hurler.

Le cri assourdissant de la créature obligea Cendrine à se retourner. Elle le connaissait très bien ce cri… Et il était de mauvais augures !

Elle posa sa main sur l’épaule de l’orc, sans un mot, avant de se précipiter à l’extérieur du sanctuaire. N’ayant pas le temps de prendre congé auprès de la Reine Halinna, Cendrine espérait qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur. L’urgence de la situation ne prêtait guerre aux usages de bienséance.

Urukwahrr ordonna aussitôt à ses gardes d’accompagner sa souveraine.

Il est foutrement énorme !!!!! hurlait une sentinelle. Archer !!! Aaarchhheeers !!! A vos postes !!!

Par Chezzer ! Ne l’abattez pas ! criait la Nécromancienne

Le dragon d’os de Cendrine était aussi effroyable qu’impressionnant. En général quand ses victimes étaient aussi proches de lui, elles n’avaient plus guère le temps de détailler ce monstre !

Il ne vient pas vous attaquer ! Regardez ! Autour de son cou ! Il porte un message de mon royaume !!! Rangez vos armes !!! Ou bien c’est à moi que vous aurez affaire !!!

Les soldats d’Urukwahrr s’étaient rangés aux côtés de la nécromancienne, prêts à faire front pendant que le dragon d’os virevoltait au dessus des remparts se faisant de plus en plus menaçant.

Il est certain que les gardes du sanctuaire n’allaient pas obéir aux ordres d’une ennemie. L’intervention d’un des seigneurs du Calice devenait pressante, la situation pouvait très vite dégénérer…

Visiteur Messages : 11 Date d'inscription : 17/04/2009

La tension était palpable...

Les six orcs, dont Urukwahrr, s'étaient armés de leurs hâches à deux mains, marteaux de guerre et autres armes de poing...

Les orcs préférant frapper juste et fort plutôt que se défendre, seuls deux d'entre eux s'étaient équipés de rondache et s'intercalaient à présent entre leur souveraine et les éventuelles archers perchés au sommet des remparts.

Les autres faisaient écran entre leur reine et les armées du Calice, dont on ne pouvaient prévoir les réactions en présence du nouveau venu...

Urukwahrr savait qu'il en faudrait peu pour que ses hommes, belliqueux et revanchards, déchainent la Rage Orc et que la cour d'honneur devienne une véritable boucherie.

"Tenez vos positions ! N'agissez que si la vie de notre reine est engagée ! "

"Koveras ! Retenez vos hommes ! Faites confiance à la Nécromancienne !"

S'il n'avait pas appris à maîtiser ses instincts les plus profonds auprès de Dame Cendrine, Urukwahrr savait, que comme ses hommes, il aurait saisi, à cet instant, n'importe quel prétexte pour se lancer dans un combat à mort dont on aurait parlé jusqu'à la fin des temps, même si l'issue n'en pouvait être que la Mort.

La tension était palpable ; la citadelle était surement en danger ! Diable ! Peut-être même avait-ils préparés une attaque et peut-être que dans les alentours de la citadelle, une armée n'attendait que le signale pour nous assiéger ... Non, impossible !

Ils n'auraient surement pas envoyé leur Souveraine ainsi que son second, bien que puissant en premier ligne et avec si peut de créature. Bien que je restais assez confiant et que la citadelle ne craignait rien, je me devais de passé à l'action !

Bondissant par dessus la garde de la Souveraine et du Barbare, j’attrapai l’échelle et rejoignit les archers qui déjà avaient en ligne de vue le tas d'os qui battait des ailes. D'un coup je brandis mon bâton et cria sortilèges de défense pour affaiblir la créature et mètre la citadelle hors de danger !

"FOLIE DE WEKNAK", ,une vaste lumière bleue sortit du bâton du Sorcier et s'abattit sur le dragon ! Ce n'était pas suffisant !
"COLERE AVEUGLE, DESESPOIR DE QUEY", cette fois si deux puissants faisceaux de lumière jaune orangé s'échappa du bâton et le Dragon s'écrasa à 500 mètres de la citadelle !

Je me retournai et m'adressa directement à la Nécromancienne qui paraissait un peu inquiétée et furieuse.

"Je n'en doute pas Dame Cendrine que vous ne nous vouliez aucune menace et que cette "chose" n'était que messager mais ... je me devais d'obéir à mes supérieurs ; toute menace envers la citadelle et envers mes dirigeants doit-être écarté ! Vous n’aviez pas l'air de contrôler votre créature et la réaction de votre second ainsi que de votre garde rapproché ne laissait pas présagé que ce Dragon allait venir en bon terme comme vous.
Ne vous inquiétez pas quant à sa santé et n’en profité pas pour trouvez prétexte a une attaque envers nous; vous devez surement connaitre ces sort pour savoir tout comme moi, qu’ils ne lui on fait aucun mal et que dans quelques heures il sera de nouveau en pleine forme ! Maintenant je vous recommanderais si je peux me le permettre d'aller voir ce qu'il transportait !"

A peine avais-je achevé ma phrase que la cloche d'alarme de la citadelle retentis !

"ALERTTTTTTTTE !!! ALERTTTTTTTTE !!!"

Quelque chose de grave se passait !

Je couru vers le poste d'observation le plus élevé de la citadelle. De là on pouvait observer les contrées avoisinantes de Thassopole. Je n'en croyais pas mes yeux !
C'était les Émergents ! Des fumées noires et des flammes s'échappaient des villes aux alentours ! Tout Kalamaï était attaqué !

La panique commençais à monté en moi ! Un désastre s'annonçait ! Qu'est ce que Dame Halinna et le Seigneur Koveras allaient faire !? Qu'allions nous devenir ?!
Je me retourna vers eux en les regardants d’un air paniqué .

Reine des Alliés de l'Ombre Messages : 5 Date d'inscription : 18/05/2010

Cendrine avait observé la scène impuissante, Vezk avait dégainé son bâton si rapidement…

Ce sorcier ne perdra rien pour attendre ! pensa t-elle

L’alerte générale détourna l’attention de la nécromancienne, il était fort probable que le message délivré par son dragon venait annoncer que des guerres éclataient. Et si l’un des siens l’avait envoyé, nul doute que les terres des Alliés de l’Ombre étaient elles aussi assiégées.

Cendrine s’en retourna au Sanctuaire du Calice afin d’y retrouver Halinna et ses généraux qui avaient déjà été informés de la menace.

L’arrivée de la nécromancienne fît cesser les conversations et sans plus attendre Cendrine prit la parole.

Dame Halinna, par la force des choses nous sommes contraints de raccourcir cette entrevue et devons trouver une entente rapidement pour faire front commun dans les meilleures conditions.

Les Alliés de l’Ombre sont majoritairement favorables à la conclusion du traité proposé par le Seigneur Koveras, il vous appartiendra donc de me le soumettre quand il sera rédigé. Pour le moment, je ne peux m’attarder d’avantage en vos terres et dois retourner auprès des miens. Des directives doivent être données.

Que les dieux nous accordent leurs faveurs et nous fassent triompher de l’assaillant !

Dame Halinna, nous célèbrerons dignement notre alliance par la victoire sur ces émergents !

Cendrine, d’un discret signe de la tête, salua la Reine de Cérune puis le Seigneur Koveras avant de retrouver Urukwahrr aux portes du sanctuaire.

Elle se dirigea ensuite vers le dragon d’os qui se remettait tout juste de l’attaque du sorcier. La nécromancienne adressa alors un regard noir à Vezk -toujours perché sur les remparts- avant de repartir pour outre mer. Le sorcier devra à présent s’attendre à quelques représailles…

Reine des Alliés de l'Ombre Messages : 5 Date d'inscription : 18/05/2010

Un messager du royaume d'Eridash se tient devant la porte du Sanctuaire du Calice de Jaspe.
S'adressant aux gardiens des lieux, il annonce : "La Souveraine des Alliés de l'Ombre m'a chargé de transmettre ceci à votre Reine!"
Sans plus un mot, il tend le parchemin à un des gardes qui s'en saisit. Sa mission accomplie, le messager s'en retourne sans tarder.

Citation :: Dame Halinna, Reine de Cérune et Souveraine du Calice de Jaspe,

Des alliances perdurent si chacune des parties partagent des objectifs similaires ou tout au moins un ennemi commun à terrasser.
L'émergence des Légendes n'est plus et le seul lien qui nous unissait encore vient de vous rendre ses titres et ses armes.
Mes informateurs sont formels et le renseignement vérifié.

A compter de ce jour, Alliés de l'Ombre et Détenteurs du Calice de Jaspe se désunissent de leur traité de paix.

Puissent vos Dieux et votre Calice vous épargner à vous et vos fidèles le même sort que feu nos ennemis commun.

Cendrine
Reine d'Eridash et Souveraine des Alliés de l'Ombre